GESTES DE PROTECTION PSYCHIQUES, BONNE DISTANCIATION AFFECTIVE VIE, MORT, ET MÉTAPHORE DES TROIS PETITS COCHONS
Le phénomène mondial de la pandémie du Covid 19 fut avant tout , et essentiellement, abordé d’un point de vue biologique et bio médical. C’était une nécessité, une urgence vitale. Il fallait en effet urgemment sauver des vies, empêcher d’en perdre trop, trop vite. Ces termes livrés de façon un peu brute reflètent une réalité.
La mort fait très peur aujourd’hui. Où en sommes nous les uns les autres de notre rapport à la mort ? Comment vivons nous , ou supportons nous notre condition de mortels? Face au tsunami de Covid qui arrivait bien plus vite que nous l’attendions , nous ne l’attendions pas d’ailleurs, l’angoisse de mort a bien souvent pris le dessus. Angoisse pour soi, angoisse pour ses proches, angoisses accrues pour ses proches aînés ou malades, ou bien fragiles encore. Mourir? Déjà ? Comme ça? Impossible … Dans notre société, l’homme a tendance à dominer, à maîtriser. Il suffit d’observer l’ascendant qu’a pris l’homme aujourd’hui sur la nature, sur la planète. Le mode de consommation est assez révélateur: nous consommons, et si ça ne fonctionne plus, en un clic, l’objet est remplacé et livré en quelques heures, même en pleine pandémie ! Cela laisserait presque croire en l’immortalité … Alors ce Covid 19, presque incontrôlable, dominant, fut effrayant; tel le grand méchant loup qui allait venir nous tuer.
Dans « Les trois petits cochons », les maisons en paille et en bois ne suffirent pas à se confiner en toute sécurité face à l’attaque extérieure. Il a fallu une maison bien pensée et plus solide pour se protéger du loup . D’ailleurs, confinement fait il davantage écho à refuge ou emprisonnement ? Ce ne fut pas la même histoire selon le foyer … le foyer social, familial, personnel.
Attardons nous sur la métaphore des Trois petits Cochons.
Le premier petit cochon n’a pas anticipé, ni mesuré la réalité du loup. Il joue , persuadé que sa maison sera assez forte. Il vit déjà dans une sorte de cocon mental idéal, mais où la réalité extérieure n’est pas assez considérée. Peut-être se croit-il jusque là immortel ? Lorsque le loup frappe, ce petit cochon apparaît choqué, sidéré ! Tétanisé face à une situation qui s’impose violemment à lui, il fuit et s’en remet à son grand frère. Ce second frère, un peu plus enclin avec la réalité du loup, a tout de même construit un abri un peu plus solide. Mais encore une fois, considérant peut être la mort mais pas la mort comme pouvant venir le frapper lui, la solidité de la maison fut insuffisante à résister à l’attaque du loup. Il y a ce troisième frère, l’aîné, celui qui a tout simplement plus de maturité et d’expérience. Muni de capacités d’anticipation et de projection, ayant certainement accepté sa condition de mortel, ou tout du moins l’ayant intégrée, il s’est muni de toutes les bonnes défenses et protections face à l’attaque extérieure, l’attaque du loup, l’attaque comme menace de mort. Et il me semble surtout, que ce cochon a considéré sa peur assez tôt, ayant ainsi pu la dépasser lors de l’attaque du loup car, rappelez vous, le loup est bien plus puissant et dangereux … il essaie de rentrer par la cheminée… hyper contagieux ce loup.
Le grand cochon, gérant sa peur, a ainsi pu se défendre et sauvé la fratrie , en faisant bouillir une marmite (ou allumant un feu) dans cette cheminée.
Le loup, tel le Covid 19, fut très vicieux, violent, menaçant, contagieux, dangereux ! Le bon équilibre chez le cochon fut d’associer à toutes ses mesures de protection physiques (matériel solide) indispensables, de bonnes défenses émotionnelles et psychologiques pour faire face à la peur. Et , essentiellement, semblait avoir intégré sa condition de mortel, l’inscrivant toujours dans une pulsion de vie, puisqu’il s’agit bien de VIVRE, mais dans une réalité acceptée et adaptée.
Sujet sensible, la vie et la mort, sujet qui me passionne. L’un ne va pas sans l’autre. Rendez vous compte cette « comptabilité » de « morts » affichée quotidiennement depuis des semaines dans les médias ou autour de nous? La terminologie de la mort a pris une place dominante dans le langage. Chacun est il véritablement au clair avec ce concept ? Je doute.
La mort ne fut, ces dernières semaines, abordée que d’un point de vue biologique et médical, ou donc sous cette affreuse forme de comptabilité. Au delà des croyances , il me semble urgent de l’aborder de tous les autres points de vue qui nous font exister en tant qu’êtres humains. La mort est aussi à entendre d’un point de vue philosophique, spirituel et psychologique. Nous naissons, nous mourrons. Et si entre temps nous y réfléchissions à un moment donné du parcours? Cela nous éviterait peut-être de nous retrouver brutalement dominés par un contexte qui se veut trop anxiogène . Et encore une fois, gardons un libre arbitre et notre liberté de penser.
« Je pense donc je suis » disait un certain Descartes , « Cogito ergo sum ».
🌿 Alors voici les quelques gestes de protection psychiques que j’ai envie de vous proposer d’aller chercher , travailler, ou même bâtir :
🍃 Préserver une liberté de penser
🍃 Developper la confiance en soi, et travailler la confiance tout court
🍃 Se protéger de toutes les stimulations toxiques et négatives extérieures (les repérer)
🍃 Faire face à la peur , et ne pas céder à la peur qu’on nous impose
🍃 Multiplier les partages et échanges positifs en identifiant les personnes suffisamment bonnes autour de soi
Et bien d’autres … chacun va trouver en soi ses défenses . Elles sont humaines et elles existent.
🙏 Et je dirais…. VIVRE avant tout, car n’est ce pas l’essence première, la pulsion de vie… mais à condition d’avoir accepté la mort 🙏